mercredi, juillet 30, 2025

Assemblée diocésaine 2023. Jour 1 après-midi

Continuons à suivre les travaux de l’assemblée diocésaine 2023. L’après midi du jeudi 12 octobre, les participants ont eu droit à la catéchèse animé par Mgr Laurent LOMPO sur le thème de notre année pastorale 2023-2024. « En Eglise-Famille de Dieu, marchons ensemble pour la transformation de notre milieu ». En lien avec la synodalité, l’archevêque à pris le soin dégager quelques pistes pour notre vivre ensemble en tant que catholiques dans la société nigérienne.

C’est quoi une Eglise synodale ?

Une Eglise synodale est une Eglise décléricalisée (déchargée de l’esprit clérical), où le clergé (Pape, Évêques, prêtres, diacres) n’est pas au centre mais au service des chrétiens.

A travers la synodalité, le Pape invite l’Eglise dans tous ses démembrements à l’ouverture, c’est-à-dire l’acceptation à se laisser bouger et transformer. Il n’y a pas de synodalité sans prise de conscience de changement d’habitude et de mentalité. Il s’agit d’une révolution à l’intérieur de l’Église pour un dialogue franc, constructif qui permet à chacun de se sentir frère, ou sœur dans la famille de Dieu.

En nous référant à la volonté du Pape François pour l’Eglise Universelle qui se veut signe du Royaume, nous voulons que notre Eglise-Famille de Dieu au Niger soit aussi à l’instar des autres, une Eglise-Famille de Dieu qui :

  1. Marche ;
  2. Qui se rencontre ;
  3. Qui écoute ;
  4. Qui discerne.
  • Une Eglise-Famille de Dieu qui marche :
  •    

Nous appartenons culturellement à notre famille humaine par le nom que nous portons : par exemple :Ouoba, Lompo (chez les gourmantchés), Diallo (chez les peulhs), Dabiré (chez les Dagara), Ouédraogo (chez les mossi), SOSSOU chez les (Dassa), Ndong (chez les Sérène) … etc.

Tous et toutes ici, nous appartenons à l’Eglise par le baptême qui nous fait membre à part entière.

Par le baptême, nous sommes tous fils et filles de Dieu appelés à marcher ensemble sans considération aucune car en Dieu, c’est la fraternité qui importe et non les titres.

« Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28).

Si nous sommes tous frères et sœurs dans le Christ au nom de la foi, nous sommes appelés à marcher ensemble main dans la main pour transformer le monde.

Marcher ensemble signifie mort en soi au quotidien pour privilégier les relations interpersonnelles et humaines. Marcher ensemble, exige de chacun de nous une descente comme le Christ dans la lettre de Saint Paul aux Philippiens 2,6-11.

Marcher ensemble dans l’Eglise-Famille de Dieu demande à ce que chaque fidèle connaisse son rôle et respecte le rôle des autres.

 

  • Une Eglise-Famille de Dieu qui se rencontre :

Nous ne pouvons rencontrer les autres qu’en se levant, qu’en marchant, qu’en se dirigeant vers.

Sans mouvement, il n’est pas possible de rencontrer les autres. Malheureusement nous sommes dans l’Eglise en oubliant que toute la vie publique de Jésus a été une marche, une rencontre avec les catégories de personnes (riches, pauvres, petits, malades … etc) en vue de transformer leur vie :

  • Les disciples d’Emmaüs Lc 24,18-35
  • Jésus chez Zachée (Lc 19,1-10)
  • La résurrection de Lazare (Jn 11, 1-44)
  • La guérison de la belle mère de Pierre (Lc4, 38-41)

Nous devons être une Eglise en « sortie » comme le dit le Pape François. Mais malheureusement, nous les consacrés, nous sommes de nos jours piqués par le virus de l’inertie (synonymes : engourdissement, fainéantise, immobilisme, inaction). Nous n’allons plus à la rencontre des personnes, mais nous attendons qu’elles viennent vers nous. Nous sommes devenus des bureaucrates, des enseignants, des médecins, des fonctionnaires de Dieu.

Si nous voulons toucher les gens, nous devons aller au marché pour rencontrer les commerçants, à l’hôpital pour soulager les malades, dans les prisons pour donner du courage à ceux qui désespèrent de la vie.

Sortons de nos sacristies pour rencontrer les musulmans, nos frères des églises évangéliques, en un mot les hommes et les femmes de notre société.

  

  • Une Eglise-Famille de Dieu qui écoute :

L’Eglise à laquelle nous appartenons existe pour écouter le cri des hommes et des femmes de la société.

Ecouter signifie entendre, prêter attention à l’autre qui est un frère, une sœur en vue de l’aider à grandir.

Aujourd’hui avec le rythme de la société, nous n’avons plus du temps pour l’autre. Nous pensons tout résoudre avec la course à la montre et cela nous éloigne de l’essentiel.

L’Eglise doit écouter la voix du Maître si elle veut être sel et lumière dans le monde d’aujourd’hui.

« Je suis la vigne, vous les serments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui là porte beaucoup de fruits, car hors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).

Si dans notre Eglise-Famille, nous nous éloignons de Dieu lui-même, comment pouvons-nous être à l’écoute de nos frères et sœurs, les humains ?

Il est vraiment temps que notre Eglise-Famille de Dieu au Niger revienne à ses options fondamentales premières qui consistent à s’asseoir sur la natte pour écouter et partager les aspirations du peuple sans se laisser distraire par tout ce qui n’est pas essentiel.

Au mois de mai 2023, à l’occasion de l’Assemblée Générale de Caritas Internationalis, le Pape François nous disait ceci : « Vous les évêques ayez du temps pour écouter le peuple de Dieu dont vous avez la charge. Ayez une oreille attentive à tous ceux et celles qui viennent vers vous. Ne soyez pas seulement des administrateurs, mais des pasteurs et des bergers qui écoutent les brebis et les guident ».

Ces mots du Pape François doivent résonner non pas seulement dans les oreilles des évêques, mais dans celles de tous les consacrés et les laïcs dans l’Eglise aujourd’hui. Soyons des hommes et des femmes disponibles, accessibles, ouverts, toujours disposés comme le Christ à écouter les cris de la société.

  • Une Eglise-Famille de Dieu qui discerne :

Se laisser questionner par les évènements. Notre Eglise doit être à l’écoute des cris du peuple. Si nous savons écouter, nous pouvons discerner et aller à l’essentiel. Notre Eglise a besoin des personnes qui sachent discerner, se poser des questions et lire les signes du temps. Ne soyons pas indifférents, ayons des yeux ouverts pour regarder l’autre.

La Parole du riche et de Lazare (Lc16, 19-31) nous invite à ne pas mettre de barrière entre nous, entre les gens vers qui l’Eglise nous envoie. Si le riche a été surpris dans l’au-delà, c’est tout simplement parce qu’il a fermé son cœur, sa maison, sa porte à l’autre.

C’est parce qu’il a construit un mur pour ne pas voir ni lire les signes du temps.

Nous devons au Niger nous centrer sur l’essentiel et l’essentiel, c’est la fraternité (cf père Luigi).

Nous devons rester humains et la mission, n’est qu’humanisation.

« Ce que l’homme humanise, Dieu divinise » (père François jésuite).

Dialoguer est un privilège et surtout au Niger où nous vivons avec la grande majorité musulmane.

«En Eglise-Famille de Dieu, marchons ensemble pour la transformation de notre milieu ». Dans un esprit synodal, nous sommes invités plus que jamais à marcher, à faire l’effort de nous rencontrer à écouter et à discerner ensemble les signes du temps. C’est un impératif pour être sel et lumière dans la société nigérienne qui nous regarde et attend de nous des signes d’espérance en ce moment difficile.

 

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