jeudi, juin 19, 2025

Messe de la Nuit de Noël 2024

 

Réjouissons-nous ensemble de célébrer la naissance du Verbe de vie que les mains de Marie, femme élue et préférée de Dieu, nous présente à travers le monde entier.

Cette naissance était attendue, annoncée, préparée depuis que l’humanité aspire de toute son âme à être le reflet de Dieu en ce monde. Nous, les chrétiens, pour bien accueillir cette naissance dans la vérité de notre foi et dans la pureté de notre vie, nous nous sommes préparés depuis quatre semaines à l’écoute des prophètes Isaïe et Jean-Baptiste.

Ils n’ont pas été tendres pour nos vies éloignées et séparées de Dieu par l’arrogance de notre suffisance et par l’indifférence à la souffrance des autres aujourd’hui.

Pour chacun de nous, les prophètes Isaïe et Jean-Baptiste, ont eu une parole percutante sur la conversion et le changement de mentalité vis-à-vis de la souffrance des autres. Pour ceux qui ont des responsabilités, à quelque niveau que ce soit, dans les domaines de la gouvernance politique, de la religion, de l’économie et du social, ils ont le grave devoir d’agir en direction de la justice, de la réconciliation, de la paix et la fraternité entre les personnes au sein de la société.

Pouvons-nous être des hommes et des femmes de foi ; des adorateurs de Dieu ; des responsables aux bas et haut niveaux dans la société et dormir tranquille devant la souffrance des milliers de familles déplacées sans abris, sans nourriture, sans moyens pour se soigner ? Pouvons-nous fêter Noël dans nos familles tranquillement et paisiblement avec tous les conforts possibles sans penser aux frères et sœurs qui vivent dans les zones d’insécurité : Tillabery, Ayorou, Ouallam, Téra, Dolbel, Makalondi et Torodi ?

Pouvons-nous fêter Noël dans la paix quand dans nos familles, dans nos différents lieux de service au sein de la société, nous marchons sur les chemins de l’injustice, les vols et les détournements des biens publics au détriment de la population souffrante ?

Ce que nous entendons à la radio, ce que nous lisons dans les réseaux sociaux et les scènes horribles que nous venons de voir ce soir sous forme de représentation théâtrale dans cette Cathédrale, sont une interrogation quant à la paix recherchée aujourd’hui.

Il est inutile de rechercher à faire la paix tant que les sentiments d’hostilités, de mépris, de violence, d’indifférence et de domination, gèrent nos relations humaines. Quand l’eau est trouble, on remonte toujours à la source pour la purifier. Purifions donc nos cœurs, améliorons nos comportements vis-à-vis de Dieu et de nos prochains pour qu’advienne la paix dans nos familles et la paix dans l’espace du Sahel.

 

Ce soir, nous accueillons le Prince de la paix à travers le monde entier. Il est né dans des conditions modestes et voudrait être accueilli humblement chez nous sans fanfare ni trompette. Cet « Enfant, Prince de la paix, nous l’accueillons ce soir avec l’émerveillement des bergers et avec la gratitude discrète de Marie et Joseph.

Prions-le de tout notre cœur pour :

  • Qu’il libère nos chaines d’esclavage qui nous empêchent d’agir pour le bien des autres ;
  • Qu’il brise nos bâtons de commandement pour permettre aux autres de vivre sans peur ;
  • Qu’il sème dans tous nos actes ses germes d’amour, de justice, de tolérance et de paix ;
  • Qu’il renouvelle notre cœur d’hommes et de femmes et qu’il soit sa demeure à jamais.

Chers frères et sœurs que cette prière, avec mes vœux de bonne fête de Noël, vous atteigne là où vous êtes rassemblés ce soir en communauté ou en famille.

  • A vous habitants du diocèse de Maradi, unis à votre Evêque Mgr Ambroise pour célébrer Noël, que le Prince de la Paix entre dans toutes vos familles et dans tous vos cœurs pour vous donner la joie véritable.
  • A vous habitants de la capitale Niamey, que l’Enfant Jésus, né à Noël accorde la grâce d’être attentifs aux populations déplacées en dépit de la conjoncture économique dans les familles.
  • A vous habitants de Dosso, Dogondoutchi et Gaya, vous faites l’expérience du poids de la fermeture des frontières, que l’Enfant de la crèche, ranime votre espérance en ces moments difficiles.
  • A vous populations déplacées de Tillabéri, Téra, Dolbel, Makalondi, Kankani, Bomoanga et Torodi, vous faites l’expérience amère de l’insécurité entrainant des angoisses, des méfiances, des soupçons et voire des violences meurtrières.

Que l’Enfant de Noël qui a parcouru les routes incertaines de la Palestine vous donne le courage de surpasser toutes ces peurs pour vivre votre foi.

  • A vous frères et sœurs oubliés sur vos lits d’hôpitaux, vos nattes de prison et vous les enfants de la rue, que l’Enfant de Noël soit à vos côtes malgré votre solitude, maintenant et pour les siècles des siècles.

       

       

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